TV
Infos   /   A La Une   /   Iran   /   Europe   /   L’INFO EN CONTINU

L'Iran dénonce le discours "caméléon" du président français

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre allemand des Affaires étrangères dans l'aéroport de Mehrabad à Téhéran, lundi 10 juin 2019 ©DPA

En quelques heures, le changement de discours est radical : à Bagdad Haiko Mass dit vouloir faire en sorte que l'Iran reste dans l'accord de Vienne, laissant supposer la disponibilité européenne à relancer enfin le mécanisme dit anti-sanction, le ministre allemand des Affaires étrangères modifie son discours sur le tarmac de l'aéroport de Bagdad juste avant de se rendre à Téhéran. Mass qui devrait rencontrer ce lundi le président iranien, Hassan Rohani, alors que l'ultimatum iranien pour un retrait du PGAC s'approche à grand pas de sa fin, a affirmé vouloir transmettre à Téhéran " les inquiétudes européennes concernant les missiles iraniens".

Les propos ont évidemment provoqué la colère à Téhéran et la réaction du ministre iranien des Affaires étrangères qui a affirmé que l'Europe n'était réellement en droit d'exiger quoique ce soit de l'Iran dans un contexte d'extrême apathie où elle se trouve. Juste avant le ministre des Affaires étrangères, le président du Parlement iranien, Ali Larijani s'en est aussi pris au discours "caméléon" du président Macron qui dit une chose en présence de Donald Trump et son contraire en présence de Hassan Rohani. 

Le ministre allemand des Affaires étrangères est arrivé lundi à l’aéroport de la capitale iranienne où il été accueilli par l’ambassadeur allemand en poste à Téhéran. Il devra rencontrer le président Hassan Rohani et son homologue iranien dans le cadre d’"un effort européen concerté". Dans la théorie, cet effort vise à préserver l'accord nucléaire signé en 2015 entre l’Iran et les pays européens de même qu'à mettre en application le nouveau mécanisme financier Iran-Europe « INSTEX » mais dans les faits, tout laisse à croire que Mass débarque à Téhéran pour jeter les bases d'un nouvel accord pour limiter les capacités balistiques iraniennes" ainsi que le souhaite Washington. 

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, est le plus haut responsable européen qui est venu en Iran depuis que l’Iran a suspendu certains engagements inclus dans l’accord sur le programme nucléaire, en riposte au refus de l'Europe de tenir ses engagements. De lui on attend donc un discours bien différent de celui des Américains dont le retrait du PGAC a littéralement mis au défi l'Europe. 

L'Iran a déclaré à maintes reprises qu'il ne comptait à aucun prix renoncer à ses activités balistiques parfaitement légales surtout qu'il ne menaçait personne mais qu'il se défendrait contre toute agression. Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohamad Javad Zarif a d'ailleurs indiqué dimanche que la visite de Maas devrait viser à sauver l'accord sur le nucléaire iranien et non pas à porter une quelconque médiation entre l'Iran et les États-Unis.

Cette attitude, on l'attend aussi d'autres signataires européens de l'accord de Vienne à savoir la France et la Grande Bretagne. Paris a choqué cette semaine Téhéran quand le président Macron a annoncé en pleine cérémonie marquant le 70 anniversaire du débarquement US en Normandie vouloir "un autre accord que le PGAC". Le président français qui s'exprimait en présence de son homologue US est revenu sur sa propre position concernant la nécessité de faire en sorte que l'accord de Vienne n'éclate pas. 

Dimanche, le président du Parlement iranien, Ali Larijani, a critiqué Emmanuel Macron pour prononcer des propres contradictoires envers le dossier nucléaire iranien qui vont à rebours de ses propres déclarations lors d’entretiens avec le président de la République islamique.

Les propos sur le nucléaire iranien tenus par le président français lors de sa récente rencontre avec Donald Trump à Caen sont «ineptes et regrettables», a déclaré Ali Larijani.

«Si c’était Trump qui avait fait cette déclaration, cela ne nous aurait pas choqués. Mais ces propos n’ont aucune similitude avec ceux que Macron a tenus lors de ses entretiens en tête-à-tête ou téléphoniques avec le président Hassan Rohani», a affirmé le président du Parlement iranien. 

La ferme volonté iranienne à préserver ses capacités défensives s'est illustrée dimanche après le dévoilement du dernier système de défense antiaérienne iranien, Khordad 15. Ce système ultra performant et de fabrication locale est capable d'intercepter les cibles aériennes, les drones mais aussi des avions furtifs. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV